De ses modestes origines artisanales en passant par de belles années folles industrielles, à la société moderne et innovatrice qu'elle a su devenir en ce début de 21° siècle, TGL est un exemple d'adaptation à son environnement et à l'évolution du marché textile.
Chers internautes, c'est avec une joie non feinte que je m'en vais aujourd'hui partager avec vous une tranche de vie de nos belles vallées vosgiennes.
Monsieur Hubert Arnould, Directeur Commercial de 1962 à 2006, a eu l'amabilité de revenir pour nous sur cette page d'histoire chère à nos concitoyens Bressauds mais certainement aussi à beaucoup d'entre vous pour qui la notion de linge des Vosges est évocatrice.
"Monsieur Arnould raconte TGL"
On arrête la date de création de la société actuelle à 1825, cette date correspondant à la fondation de FTS à Saulxures/Moselotte par Jean-Thiébaut GEHIN. Il s'agit à l'époque des débuts de la mécanisation de la filature et du tissage grâce à l'invention des premières machines industrielles. Cela fait suite à une activité artisanale organisée jusqu'alors par des négociants qui distribuaient la matière dans les fermes alentours où l'on filait au rouet et, où l'on tissait sur des "métiers à bras" durant la saison hivernale.
A La Bresse en 1856, Un Monsieur Jeangeorge créé une fabrique de lisses (accessoires textiles) aux abords du ruisseau du Chajoux, avec son épouse. Il s'agit d'une fabrique artisanale. M.Jeangeorge saura profiter des innovations technologiques pour installer les premiers métiers à tisser au lieu-dit "La Sausse" en 1882. A sa mort, sa veuve acquéra le site des "Zelles" en 1885. Sera ensuite créée la société des Héritiers de Charles Jeangeorge en 1905, comptant 2 sites de production le long du Chajoux. En 1944, les faits de guerre commis à La Bresse n'épargnent rien (CF voir le film "de la Piquante Pierre à la vallée des larmes") et les usines sont détruites. La Société Textile Jeangeorge en émergera en 1948 suite à la reconstruction favorisée par l'obtention de dommages de guerre. Il est même une période pendant laquelle le personnel sera occupé dans un local prêté par un autre industriel et situé en Vallée de Vologne. Jean-Marie Jeangeorge - bien connu sous le pseudo de Nani - en est alors le gérant et le restera jusqu'en 1987.
Il fera célébrer le centenaire de la société les Héritiers de Charles Jeangeorge en faisant entre autre construire un bâtiment collectif de logements ouvriers aux Zelles.
PLAQUE SITUEE SUR LE BATIMENT "LE CENTENAIRE" FACE AU LOCAL DES ZELLES
Héritiers de Charles Jeangeorge changera progressivement en Tissus Lingerie Gisèle, le nom GISÈLE dérivant très certainement du "J" phonétique de Jeangeorges associé au nom du site des "ZELLES", quoique le mystère plane encore sur le sujet. J + ZELLES = GISÈLE ???
EN Y REGARDANT BIEN, LES VESTIGES DE L'EPOQUE "JEANGEORGE" SONT ENCORE VISIBLES DANS LE PAYSAGE TEXTILE 2010
Les Zelles resteront le siège social et le sont encore. Il est à noter que Jean-Marie Jeangeorge est considéré comme un précurseur en matière de vente directe. Il suivait en effet de très près la fin des colonies après la seconde Guerre Mondiale et avait ainsi anticipé le changement qui allait se produire concernant les débouchés sur des marchés acquis de longue date.
Pour preuve ; il embauchera dés 1958 un VRP, un ancien militaire au flair allant de pair avec celui de JM Jeangeorge, et permettra aux acheteurs d'accéder directement au producteur et d'éviter ainsi les intermédiaires - acte encore peu banal il y a 50 ans. L'un des tous premiers acheteurs fut l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, notre plus ancien client à utiliser nos confections. L'atelier était alors situé à "La Sausse".
Pour preuve ; il embauchera dés 1958 un VRP, un ancien militaire au flair allant de pair avec celui de JM Jeangeorge, et permettra aux acheteurs d'accéder directement au producteur et d'éviter ainsi les intermédiaires - acte encore peu banal il y a 50 ans. L'un des tous premiers acheteurs fut l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, notre plus ancien client à utiliser nos confections. L'atelier était alors situé à "La Sausse".
En 1960, coexistent 11 tissages sur la commune.
En 1969, JEANGEORGE TISSUS GISÈLE fusionnera avec la société STEIMER-PIEREL installée plus haut à "La Cuve". Ce sont des métiers SULZER qui viennent alors moderniser le parc.
En 1984, la famille Jeangeorge rachète les Ets de Montbel situés aux "Grands Viaux" à mi-chemin entre "La Sausse" et les "Zelles". Elle en exploite les turbines et augmente considérablement ses capacités de production.
En 1987, la famille Vandamme rachète JEANGEORGE TISSUS GISÈLE qui deviendra TGL - TISSUS GISELE LINGE. Tous les métiers sont alors regroupés aux Grands Viaux et La Cuve est transformée en magasin. La boucle sera alors bouclée avec l'intégration totale du process ; les tissages TGL étant réunis avec les filatures et tissages FTS et TMT, et les nouvelles technologies apprivoisées pour offrir à nos clients des supports de plus en plus diversifiés. L'atelier des Zelles perdurera jusqu'en 1998 avant de laisser place à l'usine moderne des Ecorces avec une capacité beaucoup plus conséquente et un accès routier plus aisé. Le groupe compte environ 360 employés en 2010, TGL étant le dernier tissage de La Bresse sur les 11 de 1960 à avoir résisté au temps et à la nécessité de s'y adapter. (La période 1987 - aujourd'hui sera développée une autre fois)
Avant de vous emmener lors d'un prochain article au fil de l'eau, moteur de notre industrie, je partagerai encore avec vous quelques anecdotes racontées par Monsieur Arnould, signes de l'évolution galopantes des choses. En effet, il se souvient avoir skié autour du Lac de Lispach situé à près de 900 mètres d'altitude le 24 mai 1970. De nombreux "anciens" pourront également témoigner avoir déneigé les toits des usines - relativement plats pour la région - pour pouvoir travailler en sécurité. D'autres ont en mémoire des inondations au lieu-dit La Sausse, la configuration du site laissant parfois le Chajoux s'infiltrer dans l'usine. Nous vous raconterons aussi lors d'une autre actu-blog comment certains acteurs locaux ont joué un rôle dans ou contre l'expansion économique, tout comme Clothilde, farouchement opposée aux installations hydrauliques sur le cours d'eau du Chajoux. Hubert Arnould soulignera également avec nostalgie l'esprit commercial et avant-gardiste d'un employeur toujours au fait de l'actualité, qui a su donner de solides bases à une société vivant avec son temps et sachant prendre les virages nécessaires à sa survie.
Et pour finir, le clin d'oeil personnel de votre webspeakrine, de retour dans les Vosges il y a 2 ans (date de création du site internet TGL.FR) après des pérégrinations outre-frontière et en d'autres lieux, dont la mère s'appelait tout simplement ... Gisèle, et dont la fierté d'oeuvrer pour TGL s'en trouvait émotionnellement accrue. A leur rencontre, ma mère travaillait chez Colroy, devenu Dim, à présent Bleu Forêt - mon père était ajusteur chez FTS. L'industrie textile ne tisse pas que sa toile, et son patrimoine local est inestimable, l'industrie textile est aux vallées vosgiennes ce que les houillères sont aux villages du nord, et chacun y trouve son lien. Ici à La Bresse, ce lien est bien souvent professionnel et familial. VOTRE LIEN A VOUS est certainement celui que TGL a créé avec TGL.FR, pour que l'industrie des Vosges perdure et continue à vous satisfaire, au nom d'une qualité préservée....
Nous présentons d'ores et déjà toutes nos excuses pour les erreurs peut-être rédigées, ainsi que pour les omissions que nous nous ferons un plaisir de revoir, n'hésitez-pas à nous communiquer les corrections via le boitier "contactez-nous".
Vous souhaitez en savoir +, nous vous invitons à consulter l'ouvrage de Georges POULL : "L'industrie textile Vosgienne".
Avec l'aimable collaboration de Gabriel Bertrand,, né en 1924, responsable administratif et financier de 1936 à 1988 - vous lisez bien les dates ! - Un grand merci pour ses notes.
@ bientôt pour des développements sur l'exploitation hydraulique et d'autres épisodes sur la vie locale.